Pierre-Jean Delvolvé propose aux collégiens un atelier autour du cinéma fantastique, atelier à la fois de création. Ils doivent écrire et réaliser un court-métrage contenant au moins une scène avec des effets spéciaux et d’éveil cinéphilique. Ils passent des films qu’ils aiment à ceux qui les inspirent. Ces deux pôles ont la même visée : celle de (re)trouver la portée candide et cathartique du cinéma fantastique, qui permet de retranscrire et d’exorciser les angoisses des élèves, de leur âge et de leur quotidien, mais aussi, plus généralement, les nôtres, celles de notre époque.
« Pourquoi il vient ici ? » a demandé un élève à la suite d’une présentation de mon atelier auprès d’une des quatorze classes où je cherche à le constituer en début d’année. Il a posé la question à Mme Mazari, professeure d’arts plastiques, qui est ma principale référente dans l’établissement.
En effet, pourquoi suis-je ici ? Et pourquoi vient-on au collège ? Retrouver cette atmosphère particulière, c’est retrouver ses façades : celles des élèves comme des professeurs qui cherchent à cacher toujours plus leur être profond. Et puis, parfois, une question, une remarque, une demande émergent, comme des éclairs de sincérité. Peut-être est-ce ainsi que j’envisage le cinéma fantastique : une étendue de formes et d’artifices dans laquelle émerge soudain une vérité inavouable, inexprimable autrement.
C’est le cheminement que nous devons faire ensemble au cours de cet atelier : à la recherche de cette vérité derrière les artifices de la fiction et du cinéma.